Ce jeudi 2 mai, les partenaires du Défi sportif AlterGo étaient invités à prendre part à une matinée de réseautage et à assister à un panel sur la communication accessible animé par notre porte-parole Meeker Guerrier.
Le panel était composé de Isabella Federigi, vice-présidente du développement de contenu et de la programmation chez AMI-télé, Marjorie Théodore, présidente-directrice générale chez Vues et Voix et Oanh Ngyuen, conseillère en accessibilité universelle chez AlterGo Expertise.
Toujours être à l’écoute
D’emblée, le mot d’ordre est l’écoute.
Les trois intervenantes soulignent qu’il peut être difficile, quand on travaille à rendre la communication plus accessible, de mesurer l’impact des actions que l’on pose.
Pour les médias destinés aux personnes ayant une limitation fonctionnelle, les cotes d’écoute courantes ne sont pas un outil de mesure utile, puisqu’on ne peut pas savoir si les personnes qui écoutent de la maison sont des personnes qui profitent des mesures de communication adaptée.
Il faut donc être à l’écoute des communautés que l’on sert, disent Isabella Federigi et Marjorie Théodore. Leur parler, rester en contact avec eux sur les réseaux sociaux et les sonder afin de s’assurer de répondre aux mieux à leurs besoins en matière d’accessibilité.
Lorsqu’AMI-télé a voulu produire une émission de cuisine destinée aux personnes aveugles et malvoyantes, par exemple, l’équipe a commencé par sonder celles-ci avec une émission semblable produite à Toronto. Ainsi, elle a pu savoir que son public cible souhaitait voir des recettes plus simples avec des ingrédients plus économiques. Et l’émission a bien fonctionné.
Des changements difficiles
Oanh Ngyuen, qui travaille à accompagner différentes organisations vers l’accessibilité universelle et, entre autres, vers la communication accessible, souligne que le changement n’est pas toujours facile à adopter.
En fait, c’est qu’une communication plus accessible nécessite souvent de changer des habitudes bien ancrées, comme l’utilisation de termes complexes ou techniques et d’acronymes qui ne sont pas connus de tous.
Oanh Ngyuen a travaillé avec la Ville de Montréal pour simplifier les communications au sujet des consultations publiques afin de les rendre plus accessibles. Puis, elle a pu constater directement l’effet de ces changements lors d’une consultation publique où la moitié des personnes présentes avait une limitation fonctionnelle.
Et elle a de l’espoir que les choses continuent de changer. Selon son constat, les jeunes employés qui commencent dans les organisations sont plus ouverts aux changements et conscients de leur nécessité. Cela a le potentiel de créer une vague de changement du bas vers le haut.
Des défis variés
Les défis ne sont pas minces quand on parle de rendre les communications et les médias plus accessibles, surtout lorsqu’on a comme objectif de vraiment les rendre accessibles à tous, peu importe la limitation fonctionnelle.
Il y a des défis qui sont technologiques. Marjorie Théodore souligne le travail nécessaire pour rendre les sites web de Vues et Voix et de Canal M plus adaptés aux lecteurs d’écran des personnes non voyantes et mal voyantes. Ça peut sembler anodin, mais les liens URL, par exemple, sont difficiles à comprendre pour un lecteur d’écran et donc, compliquent la navigation des personnes qui les utilisent.
Il y a aussi des défis financiers. Pour AMI-télé, la diminution des abonnés au câble cause une diminution directe des revenus, ce qui complique les choses. Isabella Federigi indique qu’il faut faire preuve de créativité. Un autre des défis d’AMI-télé et des productions médiatiques accessibles est de gagner en notoriété auprès du grand public.
Heureusement, Vestiaires, une série comique à sketchs de AMI-télé connait présentement un grand succès au Québec.
Ce n’est pas fini
Bref, les défis sont nombreux et le principal est d’accepter que le changement est nécessaire afin de pouvoir rendre les communications aussi accessibles que possible.
Et cela n’est pas nécessairement utile uniquement aux personnes ayant une limitation fonctionnelle. Tel que le souligne si bien Oanh Ngyuen, l’accessibilité, qu’elle soit en communications ou universelle, simplifie la vie de tout le monde.
Par exemple, ce ne sont pas seulement les personnes sourdes ou malentendantes qui apprécient les vidéos sous-titrées sur les plateformes de réseaux sociaux.
Mais aussi, avec l’accessibilité, le travail n’est jamais fini, on peut toujours faire mieux, alors il faut rester à l’affût et continuer de travailler à s’améliorer tout en étant à l’écoute des personnes pour qui on le fait.
À propos d’AlterGo Expertise
AlterGo Expertise contribue à construire une société plus inclusive non seulement en mettant en place des formations, mais aussi en développant et rassemblant l’expertise à travers de nombreux services pour sensibiliser, accompagner et outiller les organisations en accessibilité universelle au Québec.
À propos d’AMI-télé
AMI est une entreprise de médias sans but lucratif qui divertit, informe et valorise les personnes en situation de handicap. La vision d’AMI, qui exploite trois services de diffusion (AMI-télé en français et AMI-tv et AMI audio en anglais), consiste à faire entendre la voix des Canadiens en situation de handicap et à les soutenir en représentant leurs intérêts, préoccupations et valeurs par le biais de médias accessibles.
À propos de Vues et Voix
Vues et Voix est une entreprise d’économie sociale inclusive qui œuvre dans le domaine de l’audionumérique. Vues et voix produit des livres audio pour tout le monde et promeut l’accès à la culture et à l’information
C’est à Canal M, la radio de Vues et Voix, que chaque jour vous pouvez entendre une programmation variée sur une foule de sujets pour favoriser l’épanouissement social et culturel des personnes en situation de handicap ou issues de la diversité.