Dire que Theodore Gallant aime le sport est un euphémisme. Le sport est, en quelque sorte, l’axe autour duquel tourne sa vie. À seulement 13 ans, l’athlète ambassadeur du 40e Défi sportif AlterGo s’illustre déjà au basketball en fauteuil roulant et au parahockey. C’est d’ailleurs cette voie qu’il compte suivre jusqu’aux plus hauts niveaux professionnels et ses parents comptent bien être présents.
Un modèle inspirant
Le spina‑bifida de Theo affecte ses jambes. À partir du bassin, le haut de son corps est intact. Il peut donc facilement s’adonner au basketball en fauteuil roulant et au parahockey. Dribler avec un ballon alors qu’on manœuvre un fauteuil roulant est quelque chose d’ardu. Freiner, tourner, faire et attraper une passe tout en restant concentrer sur le jeu, ça exige de la coordination. Theo, lui, accomplit tout ça avec brio. Dans son équipe, il occupe la position de meneur, un rôle qu’il joue à la perfection : il perce les lignes adverses, intercepte une passe de ses opposants, reste aux aguets et saisit la première occasion de marquer un but.
Derrière une si grande aisance se cache un modèle : Collin Lalonde, le coach de Theo. Les deux se connaissent depuis longtemps. Aux Jeux de Québec où Theo a remporté une médaille d’or, Collin était son entraineur. Aux yeux de Theo, le plus inspirant chez son coach est le fait que ce dernier a intégré l’équipe nationale.
« Il y a beaucoup de choses que fait Theo qu’on retrouve chez Collin, souligne Vincent, le père de Theo. Leur approche au basket est très similaire. Il fonce à pleine vitesse comme Collin, il lance comme lui, il évolue sur le terrain et accomplit ses déviations de la même manière. Ils ont le même style de jeu. Surtout que les deux ne sont pas les plus gros en terme de taille. Mais ils sont rapides. »
Mais Theo ne fait pas que compter des buts et brûler le plancher en roulant à plein régime. On le considère comme le leader de son équipe. Il est le rassembleur, celui qui, à l’instar de Collin, encourage, pousse ses coéquipiers à se dépasser et s’assure que tout le monde puisse avoir la chance de marquer des points en faisant les passes appropriées. L’humour est ici son arme de prédilection.
« Ça aide pendant les grosses parties. Lors des compétitions importantes, la tension monte facilement. L’humour aide beaucoup à la faire descendre. »
Une ambition inégalée
Theo a commencé à pratiquer des sports à un très jeune âge. Rompu aux exercices et aux efforts qu’exigent les différentes disciplines auxquelles il s’adonne, il compte bien intégrer l’équipe nationale et même participer aux Jeux paralympiques. Sa famille est là pour l’épauler. Pour Vincent, comme pour beaucoup de parents, s’adapter est nécessaire. Il faut faire des sacrifices, surtout quand vient le temps d’organiser l’horaire pour les compétitions qui ont lieu loin de la maison.
Entre les visites fréquentes à l’hôpital, parfois aux soins intensifs, et les discussions avec les nombreux professionnels de la santé, les premières années de Theo ont été difficiles pour sa famille et lui. Si tout est plus facile maintenant, la poussée de croissance de l’athlète ambassadeur peut bien réserver quelques complications comme c’est le cas pour plusieurs personnes qui ont le spina‑bifida. Dans ce cas-ci, toutefois, le sport aide beaucoup Theo. Il éprouve ses muscles et les garde souples, ce qui diminue les symptômes de sa limitation.
Un lien fort
AlterGo joue ici un rôle important, cela ne fait aucun doute pour le père et le fils. Theo a participé à son premier Défi sportif à 8 ans. Sans enlever ses lettres de noblesse au sport, son père et lui reconnaissent les autres avantages que procure AlterGo.
« AlterGo donne une occasion aux personnes qui affrontent les mêmes défis d’être ensemble, dit Vincent. Ça leur permet de ressentir un lien d’appartenance et aussi de leur donner une voix forte pour faciliter leur inclusion dans la société. »
Et ce sans compter le rayonnement et la sensibilisation qu’entraine le Défi sportif AlterGo au sujet des personnes avec une limitation. En somme, Theo et son père s’estiment heureux de connaitre AlterGo, un organisme unique au Canada, et d’avoir accès à ses différents outils et services.
On demande à Vincent ce qui le rend le plus fier de Theo. Au‑dessus d’un sourire amusé, presque satisfait, les yeux intrigués du fils se posent sur le père. Quelle sera la réponse? Plusieurs choses rendent Vincent fier. Theodore se dévoue au sport. Il reste volontiers après les parties pour se pratiquer avec son entraineur. Ses parents sont fiers de son leadership et de sa passion. Par-dessus tout, sa capacité à interagir avec des athlètes lors des tournois, à créer des liens même avec les membres de l’équipe adverse, demeure une caractéristique bien à lui, un ingrédient primordial qui fait de bons leaders.
