En 40 ans, le Défi sportif AlterGo a changé bien des vies. Celles des athlètes, de leur famille, des bénévoles, des employés… Derrière la grandeur de l’évènement et l’énergie qui se dégage des sites de compétition se cache une origine plus humble, mais néanmoins ambitieuse. C’est Monique Lefebvre, ancienne directrice d’AlterGo et fondatrice du Défi sportif AlterGo, qui a eu l’idée, motivée par un but : contribuer à changer la vision qu’avaient les gens des personnes avec une limitation. Ses parents, tous deux handicapés, y ont été pour beaucoup.

« Tu viens à t’impliquer et à apprendre. Quand j’allais avec ma mère à l’épicerie, elle se faisait donner des 25 sous parce qu’elle faisait pitié. Et de l’autre côté, les gens étaient impressionnés lorsqu’ils voyaient mon père faire du sport. Avec des parents handicapés, t’entends les préjugés, tu vis les différentes situations qu’ils vivent. »

À l’époque où elle était directrice d’AlterGo, Monique Lefebvre s’est figurée qu’il fallait réunir les différents membres, des associations isolées qui représentaient des limitations variées. 720 athlètes étaient présents à la première édition. Un nombre impressionnant auquel la couverture médiatique demeurait relativement indifférente. À la deuxième édition, une grosse pointure s’est joint à l’équipe en tant que porte-parole : Yvon Deschamps. Sa participation a jeté un sortilège aux médias.

Mais il fallait aussi du financement. Et changer les mentalités. Si Monique Lefebvre sentait qu’elle avait plus d’emprise pour obtenir le premier, le deuxième s’est révélé plus ardu, un travail de longue haleine qui persiste encore aujourd’hui. Des cibles clés, les élus, ont dû être séduites. Être intégrées à l’univers du sport adapté.

« Parfois, des élus ne me croyaient pas qu’il y avait tant de personnes handicapées dans leur arrondissement. Les journées de sensibilisation, les ouvertures officielles, l’envoi de lettres chaque année, tout ça incite les élus à participer au Défi. Une fois qu’ils le font, ils ne voient plus ça de la même manière. »

La tâche s’est parfois avérée difficile. Mais l’ancienne directrice d’AlterGo constate avec philosophie qu’il ne faut pas avoir peur des difficultés. Après tout, la question se pose : dans quelle mesure ne sont-elles pas une forme de motivation et d’innovation? D’une édition à l’autre, pas un seul Défi sportif AlterGo n’a été la copie d’un autre. Mais des récurrences ont toujours lieu, telles que l’importance de l’engagement des bénévoles, « la pierre angulaire du Défi » selon Monique Lefebvre. Miser sur ces personnes généreuses a porté fruit. D’ailleurs, plusieurs reviennent chaque année.

« La première année, on avait oublié le volet alimentation. On a été obligé de commander de la pizza pour les employés et les bénévoles. On avait dû se procurer de la liqueur, des jus, des pommes… » relate-t-elle en riant.

Assister aux célébrations de la 40e édition du Défi sportif AlterGo touche beaucoup l’ancienne directrice d’AlterGo. Elle n’avait jamais espéré une telle longévité pour l’évènement.

« C’est vraiment fou. Il faut être fou pour faire ça. C’est grandiose. Ça exige beaucoup d’énergie, ça impose des responsabilités énormes, mais quand tu mets toutes les contributions de ces gens-là, leur expertise, on arrive à livrer quelque chose de poignant. »

Plus que le caractère poignant, cependant, Monique Lefebvre reste fière de l’héritage du Défi sportif AlterGo : les changements qu’il apporte chez les athlètes et leur famille. C’est une marque qui est là pour de bon. Pour le futur, l’ancienne directrice d’AlterGo connait une pleine quiétude. L’équipe actuelle, croit-elle, sait relever les défis et saura faire preuve d’innovation pour ceux à venir.

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