Ce dimanche 28 avril, c’était les finales du tournoi de parahockey junior entre les équipes du Québec et de l’Ontario à l’aréna Howie-Morenz. Le public était enflammé et encourageait avec enthousiasme les jeunes joueurs. Sur place, Jimmy Pelletier, athlète paralympique en ski paranordique, assistait aux matchs avant de remettre les médailles.
Tout part d’ici
Jimmy Pelletier est devenu paraplégique en 1996, à l’âge de 19 ans, après un accident de la route. À peine huit mois plus tard, après une période de réadaptation, il participait en 1997 à son premier Défi sportif AlterGo en athlétisme. Il avait été initié au para-athlétisme par Pierre Pomerleau, qui s’occupait des activités sportives destinées aux personnes ayant un handicap physique à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ) et épaulé dans son parcours par Dean Bergeron, sprinteur en fauteuil roulant.
Pour Jimmy, qui faisait beaucoup de sport, qui jouait au hockey et au baseball avant son accident et qui vivait un changement important, la découverte du sport adapté a été déterminante.
« [Mon premier Défi sportif AlterGo] a été vraiment une belle expérience et pour moi, ça a été un tremplin vers une nouvelle carrière. […] J’ai commencé à faire beaucoup de course, ça m’a permis de voyager à travers le monde. »
Plus tard, il a commencé à faire du ski paranordique et s’est rendu aux Jeux paralympiques de Turin en 2006. « C’était une expérience incroyable. Juste le fait d’être là, parmi les meilleurs au monde, c’est déjà une victoire en soi. »
Puis, il a commencé le paracyclisme et a fait partie de l’équipe nationale. Et d’année en année, il a continué de participer au Défi sportif AlterGo.
Carburer aux défis
Bien qu’il ait pris sa retraite du ski de fond et de l’équipe nationale de paracyclisme, Jimmy Pelletier continue de s’attaquer à des défis impressionnants et de se dépasser. « Chaque événement que je fais, j’accumule des outils et quand je [fais face à] un défi, je me sers de ces outils-là pour continuer à avancer. »
En 2018, Jimmy a été la deuxième personne au monde à atteindre le sommet du mont Kilimandjaro en vélo de montagne adapté. Puis, en 2019, il a traversé le Canada en vélo à bras, un périple de plus de 7000 km, de Vancouver à Halifax avec 7 personnes, dont sa femme Manon qui l’accompagne dans toutes ses aventures.
Le prochain projet? Jimmy et sa complice se préparent à faire un tour du monde en cyclotourisme en autonomie. Cette fois, l’objectif est de franchir 40 000 km et de traverser 38 pays sur 2 ans.
« Nous autres, ce qu’on veut c’est de rouler pour l’inclusion des personnes en fauteuil roulant, mais aussi pour montrer à tout le monde que tout est possible dans la vie. […] Ça va être un gros défi, une belle aventure, mais on va y aller étape par étape et vivre le moment présent. »
Des occasions de redonner
Oui, Jimmy Pelletier carbure aux défis, mais il le fait également dans le but de redonner. Il lève des fonds pour remettre à différents organismes qui offrent du soutien aux personnes ayant des limitations fonctionnelles.
Il redonne entre autres à Adaptavie afin de permettre la création d’un nouveau complexe adapté à Québec qui pourra desservir tout l’est de la province. Il tient également à donner pour l’achat du matériel adapté souvent dispendieux qui permet permettant aux personnes ayant des limitations fonctionnelles de pratiquer du sport.
L’athlète a également fondé la Randonnée Jimmy Pelletier, un événement annuel rassemblant 120 cyclistes et 40 bénévoles qui, pendant 4 jours, parcourent 515 km sur les routes du Québec dans le but de lever des fonds pour ces mêmes organismes. La 8e édition de l’événement se tiendra du 27 au 30 juin 2024.
Revenir à ses débuts
En ce dimanche, à l’aréna Howie-Morenz, Jimmy s’est dit honoré d’être au Défi sportif AlterGo pour voir les jeunes jouer au parahockey et remettre les médailles. « Je trouve ça beau. […] Plus ça va, plus il y a de jeunes, je trouve ça extraordinaire, parce qu’eux autres tranquillement, ils vont vieillir et ils vont prendre de l’expérience. »
Son conseil pour les jeunes athlètes est d’y aller étape par étape, jour après jour. « Parce qu’au début, c’est sûr, ça demande beaucoup d’efforts et d’adaptations. […] On a tous les outils en dedans de nous pour y parvenir. Il faut juste persévérer. Avec ça, ils vont avoir la chance de pouvoir aller plus loin. »
