César Nicolaï était encore un enfant lorsque ses parents l’ont présenté à des jeunes ayant une limitation fonctionnelle. Geste presque banal, oui, mais qui fut la toute première pierre à sa future carrière. Des études universitaires en activité physique adaptée et une arrivée au Canada plus tard, le profond désir d’unir sport en handicap du Français d’origine s’est concrétisé. Celui qui en était à sa première expérience internationale en 2012 aux Jeux paralympiques de Londres est maintenant entraîneur-chef à Boccia Canada. Dans le cadre de la Semaine nationale des entraîneurs, nous vous présentons le parcours de César à travers le sport qui le passionne.
Un lien unique
« Ce qui me rend le plus fier, c’est la progression de mes athlètes et de les voir compétitionner. C’est aussi leur évolution au niveau humain », confie César Nicolaï sur son rôle d’entraîneur, qu’il trouve valorisant.
Les liens entre les entraîneurs et les athlètes sont uniques en boccia. Un privilège résultant des carrières de ceux-ci, qui peuvent être plus longues. Les entraîneurs ont ainsi la chance de les voir progresser dans le sport pendant très longtemps.
Malgré cette particulière proximité entre les joueurs et leur entraîneur, César rappelle toutefois la nécessité de garder la relation professionnelle et concentrer les efforts sur la performance. « Les athlètes que j’entraîne et qui travaillent sans cesse en dépit de leurs limitations fonctionnelles me donnent une motivation supplémentaire au-delà du sport. Ils sont une vraie preuve de résilience. »
Une jeune histoire
Le boccia est entré dans le programme paralympique dans les années 80. Il a commencé à se développer dans les années 90, ce qui en fait un sport encore jeune. « À chaque Jeux paralympiques, le niveau augmente », constate Nicolaï.
César explique que les Jeux de Pékin à l’été 2008 ont fait place au style de jeu des pays d’Asie. Celui-ci diffère des styles américains et européens par son agressivité et par sa force. En plus des compétitions individuelles, le boccia est un sport qui se pratique en double ou en équipe selon la classification. « Il y a une dynamique à mettre en place, de la communication, du leadership », mentionne l’entraîneur tout en spécifiant qu’en équipe ou en individuel, le nombre de balles en jeu reste le même. « C’est un autre défi pour les joueurs. Ils doivent faire confiance à leurs coéquipiers tout en gardant leur concentration entre chaque lancer, dont la marge d’erreur est moins grande. »
Étant donné cette constante évolution du boccia et la diversité des limitations fonctionnelles des athlètes, leur préparation est un défi permanent. D’ailleurs, c’est ce qui passionne César Nicolaï. « C’est un sport avec beaucoup de profondeur, différents styles de jeu, et différents types de joueurs dans chaque catégorie. » Certains athlètes doivent éventuellement faire une transition vers l’utilisation de la rampe pour continuer de jouer. Un tel changement entraîne de nouveaux défis, tant pour le joueur que pour l’entraîneur. Les stratégies diffèrent aussi lors des rencontres en double ou par équipe, par opposition aux matchs individuels. Ceci requiert une approche distincte, et les joueurs doivent s’y adapter.
Du Défi sportif AlterGo aux Jeux paralympiques
César porte un attachement personnel au Défi sportif AlterGo, lui qui y a assisté en 2009 comme spectateur, puis depuis en 2010 en tant qu’entraîneur. « C’est une compétition très attendue chaque année par tous les athlètes du Canada et dans le monde », souligne-t-il.
D’ailleurs, l’édition de 2015 l’a particulièrement marqué grâce à une médaille d’or de ses athlètes dans la compétition par équipe. Du même coup, les Canadiens se qualifiaient pour les Jeux paralympiques de Rio.
Il souligne également la proximité des athlètes scolaires et internationaux à l’événement. C’est un contact qui est, selon lui, primordial pour le développement des joueurs et de la discipline. « Le Défi sportif AlterGo est une belle vitrine pour le sport, car plusieurs personnes ont découvert le boccia en venant y faire du bénévolat, par exemple. »
Parmi les autres moments marquants de sa carrière d’entraîneur, les Jeux paralympiques de Londres ressortent du lot. Son baptême paralympique lui avait permis de remporter la médaille de bronze avec les athlètes canadiens Marco Dispaltro et Josh Vander Vies.
L’année 2019 a été marquante pour l’entraîneur, mais pour des raisons bien différentes. César a dû travailler fort pour créer une chimie au sein de son équipe en double. Tout au long de l’année, celle-ci devait se préparer pour le point culminant de la saison, le l’Open mondial de Povoa, au Portugal. L’événement avait une importance particulière, car elle accueillait les meilleures équipes du monde, en plus de garantir une place aux prochains Jeux paralympiques aux 4 premières places. Les efforts de César n’ont pas été vains, car l’équipe a réussi à décrocher la médaille d’or!
Prochain arrêt : les mondiaux à Rio
L’équipe canadienne de boccia et César se préparent présentement pour les Championnats du monde 2022, qui auront lieu à Rio de Janeiro en décembre. Son engouement pour le sport et son développement sont des preuves que les entraîneurs sont indispensables dans la vie des athlètes. L’équipe d’AlterGo souhaite une belle semaine des entraîneurs et du succès à César pour la suite.
Merci coach!
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