Le Défi sportif AlterGo est en quelque sorte un don. Le don de temps alloué pour l’organisation, pour la gestion en temps réel des activités, le don d’espaces sécuritaires et pratiques… Les bénévoles sont en quelque sorte le symbole de cette dynamique. Certains prennent l’acte de donner très à cœur. Vincent Richard, ancien participant au Défi sportif AlterGo et arbitre bénévole cette année au hockey balle à l’aréna Michel‑Normandin est l’un d’entre eux.

Une transfusion a mal tourné peu de temps après la naissance de Vincent Richard. L’injection l’a laissé paralysé. Différentes thérapies ont été nécessaires pour qu’il puisse retrouver l’usage de son corps. Mais à partir de là, nous raconte-t-il, il a découvert qu’il avec un trouble du spectre de l’autisme. S’il considère avoir eu une jeunesse difficile, il réserve à son sort une posture rusée : il transforme sa limitation en avantage.

Oui, il est un « gars de hockey », mais ce n’est pas tout. Vincent Richard chante depuis qu’il est enfant et a commencé à joué de la batterie à l’adolescence. Il fait aujourd’hui partie d’un groupe de musique : Les Détestés. S’il a besoin d’apprendre une chanson, il n’a qu’à l’écouter une ou deux fois et il connait les paroles par cœur. Même chose pour le rythme à la batterie. Et les prestations qu’il fait sur scène avec Les Détestés soulignent son caractère fonceur.

« Au début, avant de monter sur scène, j’ai vraiment peur. J’en tremble. J’enchaîne les cigarettes. Mais quand je mets le pied sur la première marche pour y monte, tout s’envole. »

Donc, amateur de hockey, batteur et chanteur. Mais il donne aussi de son temps à la télévision communautaire, fait la description de parties de hockey sénior et arbitre pour Hockey Québec depuis 2009. Il adore le sport. C’est probablement pourquoi il a trouvé sa place au Défi sportif AlterGo lorsqu’il y a participé avec son école Jean‑Baptiste‑Meilleur. C’est là qu’il a remporté une médaille d’or au lancer du poids et deux autres au hockey balle.

« À cette époque-là, en 2013, quand j’avais entre 19 et 20 ans, je me cherchais beaucoup. Je mentais beaucoup et je faisais des niaiseries parce que j’avais une pauvre estime de moi. Pour moi, le Défi sportif AlterGo a été le coup de pied aux fesses nécessaire. D’être ici et d’arbitrer le hockey balle, c’est ma manière à moi de dire merci. »

Ce manque de confiance en soi et ce manque de direction l’ont amené à côtoyer des idées sombres. Il déclare sans ambages que le Défi sportif AlterGo lui a sauvé la vie. C’est parce que l’évènement compétitif est inclusif. Au fil des compétitions et des rencontres, il a trouvé l’estime qui lui manquait tant.

« On est tous égaux. Personne ne se pense meilleur qu’un autre. J’aime le sentiment d’inclusion, que tu sois arbitre, athlète ou bénévole, tu fais partie de la famille. Je suis reconnaissant, les gens n’ont pas idée. Ça m’a donné un second souffle et la motivation de continuer. J’aime mieux donner que recevoir. Quand je donne, j’enlève au moins 2 500 kg de sur mes épaules. Si je m’engage à donner et que j’échoue en cours de route, ça me met en beau fusil. À un tel point que je vais donner le double, voire le triple. »

Avec des gens comme Vincent Richard à bord, le Défi sportif AlterGo a les bras et les cœurs nécessaires pour avancer.

 

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