Crédit photo : Ralph Samson

Nommée athlète féminine par excellence de l’année 2020 en paracyclisme, Marie-Claude Molnar compétitionne dans la catégorie C4. Elle a intégré l’équipe canadienne de paracyclisme en 2009, après plusieurs semaines de réadaptation due à une collision avec un véhicule, alors qu’elle était à vélo. Malgré les incertitudes liées à la Covid-19, celle qui a participé à 2 Jeux paralympiques et plusieurs Championnats et Coupes du monde vise une troisième participation à Tokyo. Nous avons eu l’occasion de lui poser quelques questions!

 

Marie-Claude, tu fais du cyclisme depuis l’âge de 3 ans. Qu’est-ce que tu aimes le plus de ton sport?

Le vélo, c’est le véhicule idéal pour voir jusqu’où c’est possible de pousser la machine, ce que je suis capable d’accomplir. En même temps, ça permet d’être à l’extérieur.

 

Quel a été le dernier événement auquel tu as participé en présentiel?

Ça fait vraiment longtemps… dans quelques mois, ça va faire un an et demi depuis la dernière compétition, qui était à la fin du mois de janvier 2020. C’était les Championnats du monde sur piste, à Milton, en Ontario.

 

As-tu été satisfaite de ton classement?

J’étais quand même contente de la performance. Je dis « de la performance », parce que bon, c’est certain que j’aurais aimé un meilleur classement. Mais je suis quand même fière, parce que ça a été ma meilleure performance à vie. J’ai vraiment exécuté le plan que nous avions établi, mon entraîneur de l’époque et moi, à la lettre. Il s’agissait d’un record personnel; j’ai fait un 3 km en 3 minutes 59 secondes.

 

Qu’est-ce qui t’a aidé à garder une bonne motivation et santé mentale pendant le confinement?

C’est important, pour moi, d’avoir la tête occupée à quelque chose. J’ai entrepris une attestation d’études collégiales en marketing des réseaux sociaux, avec le Collège Bart de Québec. Je suis aussi impliquée avec Game Plan (Plan de match, un programme de mieux-être des athlètes soutenus par l’Institut national du sport du Québec), dans un projet qui s’appelle YouToi 2.0. C’est un regroupement d’athlètes où nous discutons de nos carrières, de la vie en général, des choses comme ça.

J’ai la chance de compter sur le soutien de ma mentore, Maxime Dufour-Lapointe (skieuse acrobatique), que je rencontre au moins une fois par mois. Je vois aussi régulièrement mon intervenante en préparation mentale.

Je travaille présentement comme gestionnaire de communauté avec un organisme qui s’appelle « Excellence sportive Montérégie ». C’est un pôle de l’Institut national du sport (INS) en Montérégie. On supporte les athlètes en leur offrant des services de préparation physique, de préparation mentale et de nutrition. Je m’occupe des médias sociaux, alors ça me permet de mettre en pratique ce que j’apprends. Travailler pour d’autres athlètes, j’aime vraiment ça!

Sinon, comme tout le monde, j’ai vu ma famille par l’entremise d’un écran pendant un certain temps. Là, maintenant, je peux aller prendre une marche avec ma mère; c’est plaisant et c’est mieux que rien. J’ai la chance d’avoir mon entraîneur, aussi, qui est toujours présent quand j’ai besoin. Toutes ces choses-là, mises ensemble, ça m’aide à garder le cap et à rester motivée.

Crédit photo : Daniel Paulhus

Les mesures sanitaires ont-elles eu un impact sur ton entraînement?

Le couvre-feu ne m’a pas vraiment affectée au niveau de l’entraînement en vélo. Ça m’a plus affectée socialement, par exemple, quand on ne pouvait plus faire nos sorties en Fat bike le soir.

Les quelques mois où l’INS a été fermé, je me suis entraînée avec ce que j’avais : mon TRX, des kettlebells, des haltères, des élastiques. J’ai fait ce que j’ai pu dans les circonstances (rires). C’est certain que quand l’INS a rouvert, on a pu accélérer le rythme, pour aller chercher le plus de gain musculaire possible, parce qu’à un moment donné, je commençais à sentir un plateau, ce qui est normal. Ça a été une bonne chose que l’INS rouvre! En plus, avec les mesures qui ont été mises en place, on se sent vraiment en sécurité. Tout le monde fait attention. À ce niveau-là, c’est impeccable.

 

À la maison, avais-tu un vélo stationnaire pour continuer un peu ton entraînement?

Oui, je peux pédaler à l’intérieur. Ce n’est pas un vélo stationnaire que j’utilise, c’est mon propre vélo que je mets sur une base d’entraînement. J’utilise les plateformes de vélo virtuel, comme Zwift ou TrainerRoad. J’ai les outils pour pouvoir continuer de m’entraîner à la maison, ce qui est une chance absolument inouïe, parce que je suis bien consciente qu’il y a d’autres sports, comme la natation, qui ne peuvent continuer dans de pareilles circonstances.

 

Quel est l’objectif à atteindre au retour des compétitions?

Le processus de sélection est encore en cours, donc j’aimerais me qualifier pour les Jeux paralympiques de Tokyo. C’est certain qu’avec les 2 Coupes du monde en Europe qui sont annulées, je ne sais plus trop s’il va y avoir une autre occasion de pouvoir brasser les cartes. Ça ne m’empêche pas de continuer. Au quotidien, je fais ce que je peux pour être vraiment au maximum de ma forme et, peu importe ce qui arrive, je n’aurai pas de regret, parce que je fais tout ce qui est en mon contrôle.

Comme je le disais à une amie : tout ce qu’on peut contrôler, c’est notre réaction face à ce qui se passe. J’ai ce discours-là aujourd’hui, mais un athlète qui serait en début de carrière aurait certainement un discours différent. J’ai commencé à faire de la compétition en 2009, donc ça fait quand même un bon bout que je suis là. J’ai participé à 2 Jeux paralympiques, 3 Jeux parapanaméricains, dont les derniers en 2019, où j’ai été médaillée d’argent, donc je ne suis pas à la même place dans ma carrière que les jeunes athlètes. C’est pour ça que je peux lâcher prise plus facilement.

 

Qu’est-ce que tu souhaites encore accomplir sur la scène sportive dans les prochaines années?

Je veux livrer le maximum du maximum, vraiment me dépasser. Dépasser tous les records que j’ai pu avoir établis jusqu’à maintenant. Il se peut que ça n’arrive pas, parce que ça fait vraiment longtemps que je n’ai pas coursé, et quand ça fait longtemps que tu n’as pas compétitionné, tu vas être rouillée un peu. C’est quelque chose de tout à fait normal, malgré le fait qu’à l’entraînement, je dépasse encore mes meilleures marques personnelles. Au niveau de mon intention, c’est vraiment ce que je souhaite atteindre quand ça va reprendre.

 

Toute l’équipe du Défi sportif AlterGo souhaite la meilleure des chances à Marie-Claude Molnar pour sa saison 2021!

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