Il serait difficile de trouver un meilleur ambassadeur du sport adapté que Jonathan Vermette. Le triple paralympien en basketball en fauteuil roulant est charismatique et parle de l’importance du sport pour les jeunes ayant une limitation fonctionnelle avec une passion contagieuse.
C’est qu’il a personnellement fait l’expérience de tout ce que le sport adapté peut apporter : des évidents bienfaits physiques et mentaux à la carrière d’athlète internationale qu’il a menée durant plus de 10 ans. Sans compter les bienfaits sociaux, puisque le sport adapté permet de rencontrer d’autres personnes qui sont dans des situations semblables à la sienne.
Jonathan Vermette était un petit garçon sportif, qui avait besoin de bouger avant l’accident qui l’a rendu paraplégique. Et il l’était tout autant après, c’est le genre de choses qui ne change pas.
Découvrir les possibilités du sport
Jonathan a continué le sport, a commencé à pratiquer le basketball en fauteuil roulant pour le plaisir, sans aucune ambition autre que de continuer à être actif.
Puis, en 2003 ou en 2004, Jonathan a pris part à son premier Défi sportif AlterGo. Il y jouait avec les 15 ans et moins, mais comme tous les niveaux de basketball en fauteuil roulant sont réunis dans le même événement au Défi sportif AlterGo, Jonathan a pu voir les pros jouer. Ça lui a montré ce que son sport pouvait être. Ça l’a motivé et éveillé une ambition en lui, lui qui n’avait jamais considéré la possibilité de se rendre aussi loin qu’aux Jeux paralympiques.
Deux décennies, trois Jeux paralympiques et une carrière bien remplie plus tard, ce rassemblement de tous les niveaux de basketball en fauteuil roulant dans le même gym pour une fin de semaine est encore un de ses aspects préférés du Défi sportif AlterGo. Tout comme l’inclusivité du tournoi qui est ouvert également aux joueurs et joueuses qui n’ont pas de limitation fonctionnelle
Une carrière propulsée
Jonathan Vermette a continué à jouer, a joint l’équipe provinciale, puis l’équipe nationale en 2014. De là, Jonathan était sur le chemin vers ses tout premiers Jeux paralympiques en 2016, à Rio de Janeiro. Une expérience que Jonathan qualifie d’incroyable et de pleine d’apprentissages, et ce, bien que l’équipe ait terminé 11e sur 12.
En 2021, Jonathan Vermette et l’équipe nationale se sont rendus à Tokyo, pour une expérience paralympique marquée par la pandémie de COVID-19. Sans public, l’expérience était plutôt sobre. Mais du côté sportif, Jonathan et son équipe ont montré une belle amélioration en terminant 8es.
Après Tokyo, Jonathan Vermette a sérieusement considéré prendre sa retraite. Il s’est questionné et est retourné à l’école. L’entraînement avait été compliqué en temps de pandémie et la motivation n’était pas toujours au rendez-vous, après plusieurs années d’efforts acharnés. Mais Jonathan a persévéré et ça reste aujourd’hui l’une de ses plus grandes fiertés.
Ça a valu la peine, parce que Paris 2024 a été le summum des expériences paralympiques, tant pour Jonathan que pour son équipe. Après une qualification par la peau des fesses, comme le dit l’athlète, l’équipe a joué devant des milliers de spectateurs, a battu des équipes beaucoup mieux classées et a manqué de très près le podium, terminant 4e.
Prendre sa retraite
Maintenant Jonathan a vraiment pris sa retraite de l’équipe nationale. Après avoir créé des liens aussi forts et avoir fait face à plein de défis avec ses 11 coéquipiers, cette retraite vient avec un lot de défi. Les membres de l’équipe sont comme ses frères et Jonathan a passé une décennie à se dévouer entièrement au basketball avec eux. C’est un gros changement.
Même en étant bien entouré et bien appuyé, même en étant relativement bien préparé, grâce au soutien offert tant par l’équipe nationale que par la fédération québécoise, ça ne reste pas facile. C’est normal, c’est une grosse transition et un gros changement. Ça fait partie du processus dit Jonathan. Et il essaie de voir le côté positif.
Du positif, il y en a. Jonathan aime encore autant le basketball en fauteuil roulant et il continue de jouer dans la ligue québécoise. Le niveau reste le fun et compétitif, mais sans tous les engagements d’une équipe nationale. Jonathan a donc plus de liberté et plus de temps pour faire d’autres sports comme le ski de fond. La passion du sport adapté n’est pas près de quitter Jonathan, seulement maintenant, il s’adonne au sport par plaisir, avec des objectifs différents et moins d’attentes.
« C’était plaisant, c’est très plaisant d’être sur l’équipe nationale et de me concentrer 100% à ça pendant des années, mais là je suis prêt à prendre ça un peu plus mollo dans le sport. »
Redonner pour faire grandir la relève
Il est aussi prêt à représenter la 42e édition du Défi sportif AlterGo. « C’est un honneur pour moi d’être athlète ambassadeur du Défi sportif AlterGo. Le Défi sportif AlterGo, c’est un des premiers tournois auquel j’ai participé et, chaque fois, c’était un moment mémorable et ça m’a fait grandir dans le sport. Donc, si je peux redonner un petit peu, ça me fait plus que plaisir. »
Puis finalement, après une carrière aussi impressionnante que la sienne, est-ce qu’il a des conseils pour les athlètes qui aimeraient se rendre aux Jeux paralympiques comme il l’a fait?
« Mon conseil serait premièrement de travailler fort, mais surtout d’avoir du plaisir. Je pense que si tu n’aimes pas vraiment ce que tu fais…ça peut sembler un peu paradoxal, mais, tu as beau travailler fort, si la passion n’est pas là, tu ne vas pas mettre l’effort et le temps qu’il faut. Ça fait que, premièrement c’est d’avoir du fun, c’est vraiment d’aimer ça. Après, c’est de mettre de l’effort. Il n’y a pas de secret, ça demande des sacrifices, ce n’est pas toujours le fun. Aller pratiquer quand il y a une tempête de neige et que tu es en fauteuil roulant, ce n’est pas cool. Mais il faut se dévouer à ça, faire tous les petits sacrifices qui viennent avec la pratique du sport, puis on va avoir du succès. »
Rencontrez les athlètes ambassadeurs et ambassadrices de notre 42e édition :
